Concevoir un module de formation c’est organiser une situation délicate de communication entre une personne détenant un savoir et d’autres personnes ayant besoin de ce savoir pour améliorer leurs pratiques professionnelles. Le choix du codage, la prise en compte du cadre de référence, l’obtention d’un retour concret seront au premier rang des préoccupations du consultant-formateur.

Concevoir un module de formation c’est aussi faire preuve de stratégie. La formation c’est le changement et le changement, c’est bien normal, génère la résistance au changement. Pour le stagiaire, un engagement véritable dans l’apprentissage supposerait de remettre en cause ses habitudes et ses pratiques professionnelles et il n’acceptera de le faire que si le formateur, soit lui prouve la pertinence des méthodes présentées, soit l’amène en douceur vers une réflexion lui permettant de comprendre l’intérêt pour lui-même et son service, à mettre en œuvre les contenus de la formation. De plus, nombre d’adultes en situation de formation, forts de leur formation initiale ou de leur expérience professionnelle, ont du mal à accepter le fait d’avoir encore quelque chose à apprendre. Il sera donc pertinent pour le formateur de ne pas les heurter, de ménager un ego parfois sensible. Dans le cas de certaines formations obligatoires on pourrait même parler de négociation, dans la mesure où il s’agit, pour le stagiaire d’accepter de changer ses pratiques, et pour le formateur d’accepter d’adapter ses méthodes et ses contenus aux réalités de l’entreprise qui l’accueille, et donc d’aboutir à une situation de type « gagnant-gagnant ».

Dans la plupart des cas les contenus des formations sont tout à fait pertinents, ce ne sont donc pas ceux-ci qui sont remis en cause en cas d’échec de la formation, c’est souvent la manière dont ils ont été transmis. Cela peut venir du style d’animation, bien-sûr, mais souvent l’on n’a pas conscience que la cause provient en fait de la manière dont on a prévu (ou pas) la progression pédagogique. Le travail du formateur est double : il doit d’une part transmettre son savoir (avec un peu d’habitude et de talent ce n’est pas très difficile) et d’autre part déclencher un apprentissage réel chez le participant.

Nous disposons toujours de trop peu de temps lors de nos interventions et notre but est bien que, à terme, les participants réinvestissent en situation professionnelle ce qu’ils ont appris. Comment gérer ce paradoxe ? Comment passer de la simple consommation de formation à l’apprentissage ? Une évidence se fait jour : plus l’on aura soigné le fil rouge, la progression pédagogique de la formation, la stratégie d’apprentissage, plus l’on aura de chance de constater le réinvestissement sur le terrain.


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