La diversité sous toutes ses formes 

L’époque est aux labels, aux chartes et aux certifications. Imposés par des lois ou des impératifs de marché, les entreprises concernées s’attèlent à ces contraintes avec plus ou moins de conviction et de moyens. C’est dans ce portage que se fait toute la différence. En effet la question est de taille : comment profiter de ces impératifs pour renforcer le service apporté au client, gagner en fluidité et en productivité, devenir attrayant tout en renforçant le sens du travail et le sentiment d’appartenance de ses salariés ?

A contrario, se satisfaire d’un effet d’annonce via un accord signé ou une certification acquise sans en avoir mesuré l’impact sur le travail et le confort de ses salariés, ou bien en se mettant dans la course d’un label sans que dans ses modes de gestion quotidienne respectent les engagements écrits sur le papier, ne peuvent avoir qu’un effet négativement décevant et trompeur pour ceux qui en perçoivent en permanence le décalage.

Le thème de la diversité est aujourd’hui celui qui fait couler le plus d’encre. Dans notre pays des droits de l’homme, la diversité culturelle, d’âge et de sexe est régulièrement bafouée et sujet à beaucoup de controverses et de débats de société. L’Etat, dans sa responsabilité de régulateur et de respect des droits fondateurs, légifère pour amener les entreprises à prévenir les discriminations.

Petit à petit, cette manière d’imposer par la loi, produit ses effets. Les modes de gestion des carrières et des rémunérations s’adaptent aux profils et trajectoires féminines, le top management s’ouvre à une plus grande pluralité. Une meilleure connaissance des handicaps dont peuvent être porteurs certaines personnes ne barrent plus autant leur accès à l’intégration.

Pourtant, la façon dont est traitée la diversité dans l’entreprise continue à interroger. Le « tronçonnage » en catégorie d’individus soit par le sexe, l’âge, le handicap, la culture, l’orientation sexuelle..etc, a souvent l’effet inverse de stigmatisation des personnes comprises dans ces catégories. Les séniors sont ceux qui en tirent le plus mal leur épingle du jeu, et ça pique ! La classique transformation du sénior en tuteur, au-delà d’un manque d’imagination, est bien la preuve qu’il est supposé ne plus être capable d’autre chose que de transmettre son expérience à un jeune. Encore faudrait-il que l’accélération et les changements incessants qui règnent dans les environnements professionnels n’aient pas rendu caduque ce « capital »  expérience.

Que dire, aussi, sur la manière étroite dont le sens de « diversité » y est appréhendé ? Le petit Larousse nous donne cette définition : »ce qui est divers, varié ». La psychosociologie, si elle était interrogée associerait des mots comme « altérité », singularité », « identité »…etc. , autant de termes qui marquent la différence entre les êtres, leurs histoires et leurs représentations.

Qui est divers et varié dans l’entreprise ? Ne serait-pas tous ces hommes et ses femmes qui la constituent, et en composent la richesse, la pluralité et la complexité ?

A force d’associer diversité à des catégories soulignées par des lois, on a oublié que c’était la composante naturelle d’un collectif. Evidemment la multiplicité des démarches « rationalisantes » entre process, procédure, normes et tableaux de bords ont tendance à encadrer l’expression des singularités et le besoin de réponses rapides, à supprimer le temps au débat collectif.

Pourtant, la tendance n’est pas si difficile à inverser. Donner la place à l’expression plurielle, et à la coopération renforce l’engagement, la solidarité, l’apprentissage collectif et le sentiment d’appartenance. C’est la plus-value de la diversité agissante sous toutes ses formes !!


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